Troisième Invasion d'Ulthuan
Quand vint la Grande Incursion du Chaos, les Elfes Noirs vinrent du nord et ravagèrent Ulthuan, la pillèrent et la brûlèrent. Alliés aux serviteurs des Puissances du Chaos, rien ne semblait pouvoir les arrêter, les gigantesques Arches Noires de Naggaroth vomirent leur vague de corruption sur les rivages des terres elfiques, des hordes aux bannières noires qui assiégèrent et submergèrent les défenses des Portes du Phénix et du Griffon. Des navires de fer bardés de runes de sang portèrent les Guerriers du Chaos en Ulthuan et le Roi Sorcier posa une fois de plus le pied sur la terre d’où il avait été chassé il y avait si longtemps. Tandis que les Nordiques jetaient leur dévolu sanguinaire sur les terres d’Ellyrion, de Tiranoc et de Chrace, Malékith mena ses guerriers dans les forêts sacrées d’Avelorn. Partout, les Elfes pris de court connurent défaite après défaite des mains de leurs cousins à la solde du Chaos. Les choses n’allaient pas mieux sur les terres des hommes où l’Empire, qui avait été le creuset d’une guerre de factions, ne put non plus retenir le raz-de-marée. L’époque était au sang et aux larmes, le monde approchait de sa fin dans une tragédie de mort et de désespoir.
Tyrion était en Avelorn, à la cour d’Alarielle, récemment couronné Reine Éternelle, quand y vinrent les Elfes Noirs. Les grognements de leurs bêtes emplirent les bois millénaires et le son strident de leurs trompes retentissait en signe de triomphe au beau milieu des terres. Les bosquets s’embrasaient comme Malékith traquait la Reine Éternelle, car il savait que la mort d’Alarielle provoquerait un désarroi inconsolable. La Garde d’Honneur de la Reine partit en hâte conter cette menace, suivie par un ost de guerriers rassemblés à la hâte, mais en pure perte, les Elfes Noirs s’avérèrent trop forts. Des milliers de Hauts Elfes périrent au combat ou sur des bûchers sacrificiels érigés à la gloire de Khaine et Anath Raema, et il était à craindre que la Reine Éternelle, guide spirituelle d’Ulthuan, ne tombe entre leurs griffes. En désespoir de cause, Tyrion la sortit de son pavillon et se fraya un chemin au cœur du massacre, tuant quiconque s’interposait devant lui. Dans sa fuite, le jeune Haut Elfe fut blessé par le poignard d’une Furie, mais ne s’en préoccupa pas et s’échappa avec la Reine vers le cœur des anciennes forêts pour y disparaître. La nouvelle de la perte de la Reine Éternelle se répandit et les cœurs s’emplirent de découragement.Lorsque l’annonce de la disparition de son frère atteignit la Tour Blanche, Teclis refusa de croire à sa mort. Tyrion et lui étaient très liés depuis leur naissance, le jeune mage était convaincu qu’il aurait eu l’intuition du trépas de son frère et décida de quitter la tour pour partir à sa recherche. Faisant appel à tous son savoir, il se forgea lui-même une épée gorgée d’enchantements. Voyants qu’il était impossible de dissuader Teclis, le Grand Maître du Savoir lui offrit la Couronne de Saphery avant de le laisser partir, il avait perçu le destin de ce jeune mage et savait que le sort des royaumes reposait sur ses épaules. Teclis était désormais moins frêle, les potions des Maîtres du Savoir avaient eu sur lui des effets inespérés mais le Grand Maître se demanda néanmoins si cela suffirait.
Tyrion et la Reine Éternelle traversèrent la contrée dévastée par la guerre, même les forêts avaient été incendiées par les Elfes Noirs pour se venger de leur long exil. Malékith aiguillonna davantage ses armées. Ses généraux, cherchant à surpasser leurs homologues pour s’attirer la faveur de leur seigneur, déclenchèrent une extraordinaire vague de destruction. Une armée de cavaliers ellyriens avait été dispersée par les incantations du Roi Sorcier, les Princes de Caledor s’efforçaient en vain d’éveiller les derniers des Dragons tandis que les flottes de Lothern cédaient le contrôle des mers à celles du Chaos. Les Druchii reprirent l’Île Blafarde et l’Autel de Khaine tomba une fois de plus entre leurs mains. Les succès s’enchaînaient pour l’engeance de Naggaroth, autant de défaites amères pour les Hauts Elfes. Tout Ulthuan était à feu et à sang. Les Elfes Noirs ne furent arrêté qu’en Saphery aux alentours de la Tour de Hœth et devant les murs de la forteresse de Lothern, et même alors la situation y fut tendue. Trois Arches Noires établirent le siège du grand phare de Lothern, la Tour Scintillante, nuit et jour les sorts et les projectiles des engins de guerre en martelèrent les murs. Le Roi Phénix en personne se trouvait emprisonné dans la ville Le Roi Sorcier ne se soucia guère de ces bastions de résistance, enivré par les carnages perpétrés sur son ordre. La seule ombre au triomphe de Malékith était le fait que la Reine Éternelle fût encore libre de ses mouvements, échappant mystérieusement à tous ses poursuivants.
Les rumeurs prétendaient qu’elle était morte, et les Elfes Noirs s'en réjouirent grandement, mais le Roi Sorcier refusa de contenter d’une rumeur et insista pour que l’on retrouvât son corps afin qu’il puisse le crucifier sur sa bannière personnelle. À bout de patience, le Roi Sorcier missionna quatre de ses meilleurs assassins, promettant des richesses sans limite à celui qui la tuerait. Ils jurèrent de ne plus connaître le repos avant d’avoir exaucé ce souhait, et ils cherchèrent Alarielle en tous lieux. Tyrion et la Reine Éternelle durent souvent se cacher et parfois même ramper dans la boue pour échapper aux regards des patrouilles de leurs ennemis. Tandis que le poison de l’arme de la furie s’emparait de lui, Tyrion s’affaiblit et connut de violents accès de fièvre et la jeune reine, ne pouvant puiser son énergie de sa terre martyrisée, était impuissante à le sauver.
Les Hauts Elfes en furent réduits à livrer une guerre d’embuscade sur leur propre terre dominée par les serviteurs des ténèbres. Cependant, une nouvelle rumeur avait vu le jour : un sorcier était en marche, auquel nul ne pouvait résister, un jeune mage blême porteur de Couronne de Saphery, et sur son chemin les Elfes Noirs tremblaient car il semblait commander à la magie depuis sa naissance. Un seul de ses mots faisait tomber l’éclair, jetait à bas les monstres et carbonisait les Guerriers du Chaos. Le champion de Slaanesh Alberecht Numan l’avait défié, mais lui et tous les siens étaient dans l’instant tombés en poussière. Il était intervenu au Gué de Harthar et avait eu raison de l’Ordre des Dix de Ferik Kasterman, les sorciers de Tzeentch les plus redoutés. Ces victoires étaient infimes en elles-mêmes, elles n’en rendirent pas moins un peu d’espoir aux siens en ces jours sombres.
Et l’espoir était bien ce dont le peuple d’Ulthuan avait cruellement besoins, car le Chaos tenait fermement l’île-continent dans son étreinte. De Chrace au nord jusqu’à Eataine au sud, les royaumes étaient envahis. Même les eaux de la Mer Intérieure n’avaient pas échappé à cette incursion, les arbres des forêts avaient rapidement été abattus, des embarcations furent assemblées, et les pillards approchaient de l’Île des Morts pour en être repoussés par les sorts de protection. Il ne semblait être qu’une question de temps avant que le pays entier ne soit dévoré. Sans leur Reine Éternelle, les Elfes n’avaient plus le cœur à se battre.
Sommaire
L’Heure Sombre[modifier]
La chasse se poursuivait dans les forêts d’Avelorn, les assassins avaient fini par retrouver Tyrion et sa protégée, et ils attaquèrent leur campement de nuit. Le seigneur Elfe blessé se battit comme un loup enragé et les Elfes Noirs tombèrent sous sa lame, mais pas avant que l’un d’entre eux ait pu dépêcher un Familier messager pour porter la nouvelle de leur découverte au Roi Sorcier. Apprenant l’échec de l’assassinat de la Reine Éternelle, Malékith se résolut aux mesures désespérées. Par des négociations impies de sang et de dépravation, il pactisa avec N'kari, un Gardien des Secrets. Le Roi Sorcier répugnait à transiger avec le Démon, car même un Elfe immortel n’aspirait guère à attirer l’attention du Prince du Chaos, mais il devait reconnaître que la Reine Éternelle et son protecteur surclassaient les capacités de ses serviteurs mortels. N’kari accepta facilement les termes du Roi Sorcier : l’âme d’une Reine Éternelle était un mets de choix, et le Démon attendait de pouvoir se venger de la défaite cuisante que Tyrion lui avait infligée quelques années plus tôt. Comme le Démon se mettait en chasse, Malékith ressenti un frisson lui parcourir l’échine, inquiet d’avoir commis une erreur funeste.Le Démon dénicha Tyrion et la Reine à l’heure noire qui précédait l’aube et fondit sur eux comme une étoile décrochée du firmament. Autrefois la Reine Éternelle aurait aisément pu bannir cette vile créature, mais les ravages infligés à sa terre l’avaient affaiblie. Tyrion chancelait sur ses pieds mais il était déterminé à vendre chèrement sa vie. Le Démon envoya au sol le guerrier blessé d’un revers de son énorme poing puis, dominant Alarielle de toute sa hauteur, il tendit la main pour caresser sa joue du dos d’une de ses griffes crochues.
La foudre fendit brusquement le ciel et le Démon recula. Une frêle silhouette sortit d’entre les arbres, sur sa tête se trouvait le heaume au croissant de lune de Saphery. Elle vint vite se placer entre la Reine et le Gardien des Secrets. Dans un cri de colère, le Démon se dressa pour l’affronter, Teclis prononça quelques mots et fit apparaître une sphère d’énergie dont le contact renvoya instantanément le Démon vers les Royaumes du Chaos, puis il alla porter secours à son frère. Usant de tout le savoir curatif appris à la Tour Blanche, il parvint à ramener l’esprit de Tyrion du bord de l’abysse.
Pendant ce temps, Malékith avait entreprit de noyer ses doutes dans le sang. Il assaillit la forteresse de Tindalor de sa Magie Noire, et se réjouit du spectacle des tentacules disloquant la citadelle pierre par pierre. En Eataine, il considéra Kouran qui mena la Garde Noire à l’assaut du temple de Lileath et livra les prêtresses à ses Hydres de Guerre voraces. Le Roi Sorcier captura personnellement Adran, haut commandeur de Caledor, et supervisa son immolation à la gloire de Hekarti. Malgré tout, Malékith était mal à l’aise : jamais il n’avait été aussi près de la victoire finale, mais d’innombrables défaites l’avaient rendu méfiant vis-à-vis des bons augures. Lorsque des voix portées par les Vents de Magie lui annoncèrent que N’kari avait été banni, le Roi Sorcier y vit le signe que son invasion était menacée.
Malékith faisait face à un dilemme. Sa haine et sa rage l’exhortaient à persévérer, à passer outre la capacité de survie surprenante de la Reine Éternelle et à exterminer sa maudite engeance. Toutefois le Roi Sorcier était plus sage et calculateur que lors de sa précédente tentative de conquête d’Ulthuan. Il accepta que l’heure de sa vengeance ne fût pas encore arrivée, mais se jura que ces événements serviraient quand même sa cause. Il organisa le retour à Naggaroth de ses généraux les plus loyaux et de leurs troupes. Il prit grand soin de dissimuler leur départ, bien que les Elfes Noirs qui allaient rester fussent si ivres de massacre qu’il aurait pu se dispenser de telles mesures.
Teclis guida la Reine Éternelle et son frère jusqu’au rivage de la Mer Intérieur où ils furent trouvés par un vaisseau blanc armé par les survivantes de la Garde d’Honneur. La nef aux lignes élégantes les transporta jusqu’à la Plaine de Finuval où ce qui restait des armées Elfiques s’était rassemblé pour constituer une ultime ligne de défense.
Les char de Tiranoc avaient pris position entre les Heaumes d'Argent et les lanciers de Cothique et d’Yvresse, les Patrouilleurs Ellyrien patientaient près des Lions Blancs de Chrace, le tout sous le regard des seigneurs portés par les Griffons. Les Maîtres des Épées de Hœth vinrent s’aligner près de la Garde d’Honneur et lorsque la présence de la Reine Éternelle fut connue, une grande clameur monta de toute l’armée, redonnant la foi à chacun des guerriers cependant qu’à l’horizon un nuage de poussière annonçait l’arrivée de leurs ennemis.
La Bataille de la Plaine de Finuval[modifier]
Cette nuit-là, les deux armées campèrent presque à portée d’arc l’une de l’autre et les sentinelles de chacune distinguaient sans mal les bivouacs ennemis. Dans le camp des Hauts Elfes, Tyrion et Teclis furent accueillis par leur père Atharion, celui-ci remit à Tyrion l’Armure Dragon d’Ænarion, celle qui avait été portée par le premier Roi Phénix durant le précédent conflit contre le Chaos. Elle avait été forgée sur l’Enclume de Vaul et résistait au souffle des Dragons. Par gratitude pour avoir sauvé la Reine Éternelle, les Elfes d’Ellyrion lui cédèrent leur meilleure monture, Malhandir, dernier descendant de Korhandir, père de tous les chevaux, et la Reine elle-même lui offrit une broche en forme de cœur qu’elle avait sertie d’enchantements. Dans sa main, Tyrion, serrait l’épée runique Croc du Soleil, forgée en des temps reculés pour causer la perte des Démons. Ainsi Tyrion fut-il prêt pour le combat.A Teclis, Alarielle confia le Bâton Lune de Lileath qui lui accordait un pouvoir si grand qu’il n’aurait dorénavant plus besoins de ses potions revigorantes. Il refusa les épées qu’on lui présenta, préférant se battre avec celle qu’il avait forgée de ses mains, et annonça qu’il serait prêt à assister son frère au plus fort des combats.
Le lever du jour révéla la pleine étendue des forces du Chaos. Des rangs interminables d’arbalétriers Elfes Noirs rendaient grâce à Slannesh. Une horde de sang-froid grondait dans la lumière glacée de l’aurore, les lanciers couverts de mailles brandissaient leurs armures et les Furies hurlaient de façon démente et sadique. Les Maîtres des Bêtes aiguillonnaient déjà les monstres. Un flanc entier de l’armée du Roi Sorcier était tenu par les Chevaliers du Chaos et de Guerriers du Chaos, les survivants de l’invasion de l’ouest d’Ulthuan en mal de gloire. Même si l’ost était à ce moment moitié moins nombreux que celui qui avait pris pied sur Ulthuan, les Asur étaient dépassés en nombre et la bataille semblait jouée d’avance. Du haut d’une colline au centre de cette armée, la forme en armure noire du Roi Sorcier observait le champ de bataille. Bien que le Roi Sorcier commandât l’armée - par pure fierté - elle ne contenait pas plus de quelques milliers de guerriers d’élite. Les autres étaient des Elfes Noirs, les troupes des Dynastes qui n’avaient plus la faveur de Malékith, et qui n’avaient donc pas plus de valeur à ses yeux que les barbares qui combattaient à leurs côtés. À la pointe de la formation d’attaque des Elfes Noirs chevauchait Urian Lamepoison, le champion du Roi Sorcier.
Les deux armées se percutèrent au milieu de la plaine de Finuval. Le fracas des deux forces évoqua une vague noire engloutissant un roc blanc. Les Elfes Noirs avaient pour eux le nombre et la fourberie de leurs alliés, les Hauts Elfes combattaient pour leur terre et pour la Reine, avec l’énergie du désespoir et conscients qu’ils tenaient là leur dernière chance de renverser le cours des événements. Urian faucha une vingtaine de héros Hauts Elfes dans sa traque du Prince Tyrion, qui lui-même moissonnait les rangs ennemis avec Croc du Soleil, son épée runique. Malékith canalisait des énergies impies pour consumer l’ost scintillant tout en bataillant avec les contre-sorts de Teclis. Les Démons hurlaient et caquetaient comme ces forces magiques titanesques ouvraient des brèches sur le Royaume du Chaos, alors que le sang Elfique versé transformait le champ de bataille en marais cramoisi.
À des milliers de lieues de là, Morathi observait le développement de la bataille dans son miroir enchanté. Malékith s’était efforcé de lui cacher ses manœuvres ; peine perdue, encore une fois. La Sorcière Matriarche n’aurait su dire pourquoi cet engagement la fascinait tant. Le spectacle du sacrifice des Nordiques en son nom flattait son orgueil, et elle tirait une satisfaction indéniable de ne plus jamais avoir à côtoyer ces rustres, mais cela ne suffisait pas à expliquer son attraction. Puis son regard s’arrêta sur Urian et son combat singulier avec un nobliau. Pour la première fois depuis des milliers d’années, Morathi sursauta. Aussi impossible que cela pût paraître, l’adversaire d’Urian n’était autre qu’Ænarion : un Ænarion plus jeune, moins accablé par les épreuves d’autrefois peut-être, mais son bien-aimé, elle en était certaine. La Sorcière Matriarche trembla d’horreur comme le Prince trébuchait et que l’épée d’Urian s’élevait pour asséner le coup fatal, Morathi ressentit alors une émotion qui l’avait quittée des millénaires plus tôt : la panique. Elle puisa instinctivement dans les Vents de Magie, rassembla chaque iota de puissance éthérique et tissa un enchantement visant à ralentir la frappe d’Urian. Exténuée par l’effort exigé par la canalisation d’un sortilège sur une telle distance, elle vit avec soulagement l’épée de Tyrion qui embrocha Urian. |
Les deux camps connurent une journée de fureur, poussés par la haine dévorante née de la guerre civile. Des vols de carreaux d’arbalètes, si nombreux qu’ils assombrissaient le soleil, croisaient des nuages de flèches à empennage blanc. Les pattes des grands sang-froid pesants étaient sectionnées par les prestes guerriers Elfes, les cavaliers d’Ellyrion étaient tirés de leur selle par les bêtes repoussantes du Chaos, et un ballet incessant de sorts colorait le ciel. Le sang se faisait boue dans la poussière du champ de bataille. Malgré les milliers de morts, aucun camp ne cédait de terrain, le carnage était tel que les guerriers escaladaient les corps et que les corbeaux achevaient les blessés piégés sous des piles de cadavres.
Au centre des combats, Tyrion se démenait comme une bête enragé. Chaque coup de son épée incandescente trouvait le corps d’un ennemi dont la lame avait été repoussée par son armure luisante. Il valait une armée à lui seul. Là ou Malhandir écrasait les Elfes Noirs sous ses sabots ferrés d’argent, les Hauts Elfes reprenaient courage, mais Tyrion ne pouvait être partout. Lentement, le poids du nombre fit tourner les combats en défaveur des siens.
La Défaite du Roi Sorcier[modifier]
Au cœur de la bataille, Teclis luttait contre la sorcellerie de Malékith. Le maître de Naggaroth avait perfectionné son art durant de longs millénaires et pour la premières fois, Teclis rencontra un adversaire de sa trempe. Des quantités d’énergie indicibles furent concentrées et déchaînées, la foudre fendit le ciel, de terrible nuage capables d’écorcher les guerriers jusqu’à l’os étaient balayés par les vents de magie. Les Démons se jetaient dans les tueries en hurlant à tue-tête. Teclis s’éleva à grand pas dans le ciel pour observer la bataille. De sa colline, le Roi Sorcier lui rendait coup pour coup.
Teclis vis que la balance penchait car l’armée Elfe noire était gigantesque et les Elfes allaient être exterminés jusqu’au dernier. Il n’y avait rien d’autre à tenter que l’impossible, et il invoqua alors la puissance de Lileath. Son bâton émit des pulsations lumineuses tandis que la déesse lui prêtait son pouvoir, que Teclis modela sous la forme d’un éclair titanesque qu’il fit s’abattre sur le Roi Sorcier. Malékith prit conscience du danger et usa de tout son art et de toute sa puissance pour détourer le sort, mais il fut trop lent pour le dévier totalement. L’éclair frappa le Roi Sorcier et l’énergie magique l’avala. La conflagration éthérique singulière réveilla la vengeance d’Asuryan qui était tapie dans l’âme de Malékith et qui consumait son cœur depuis près de cinq mille ans. La brûlure hideuse d’antan s’enflamma de nouveau, dévorant la chair et l’esprit du Roi Sorcier. Déchiré par le jugement divin, Malékith utilisa ce qui lui restait de puissance pour se jeter dans le Royaume du Chaos, le seul endroit où le châtiment d’Asuryan ne pouvait le suivre. Libéré du fardeau de devoir contenir les sorts de Malékith, Teclis reporta son énergie sont la horde malfaisante et fît pleuvoir la magie sur les Elfes Noirs.
Malhandir emmena Tyrion jusqu’au porteur de la grande bannière du Roi Sorcier qui fut défait avec aisance et le noble coursier foula de ses sabots les couleurs de Malékith. Voyant leur seigneur vaincu et leur grande bannière souillée, les Elfes Noirs succombèrent à la panique. Planant au-dessus d’eux un magicien qui paraissait invincible semait la destruction dans leurs rangs, au sein desquels un infatigable guerrier se déplaçait tel un navire pourfendant les vagues. Presque comme un seul homme, ils voulurent s’enfuir, laissant leurs alliés se débrouiller avec les Hauts Elfes vengeurs. De nombreux Naggarothi abandonnèrent armes et armure dans leur fuite échevelée, mais les guerriers d’Ulthuan les poursuivirent sans merci. D’autres conservèrent leur discipline, ou continuèrent le combat par pure haine, mais ils furent pratiquement massacrés jusqu’au dernier. Le massacre fut presque trop horrible pour être décrit. Les Hauts Elfes avaient remporté leur première victoire majeure de l’année. Le vent avait tourné.
La nouvelle de l’arrivée de Tyrion qui menait l’armée au sud pour libérer Lothern parvint à ses compatriotes. Le grand soldat qui avait les faveurs de la Reine Éternelle et son jumeau sorcier devinrent source de frayeurs pour les assiégeants de Lothern, qui se retrouvèrent pris au piège et exterminées lorsque le Roi Phénix lança une contre-attaque à la tête de ses troupes. Devant les murs de Lothern, Tyrion et Teclis furent chaleureusement remerciés par le souverain.
Deux jours plus tard, un plan avait été conçu pour repousser les Elfes d’Ulthuan : Tyrion mènerait un contingent à Saphery pour soulager la Tour de Hoeth pendant que le Roi Phénix pourrait engager l’ennemi directement au nord. Arrivant de Caledor, une nouvelle annonça que les Dragons étaient enfin réveillés. La victoire était à portée de main.
Le Don de la Magie[modifier]
Alors que les armées s’apprêtaient à partir, un navire endommagé vint presque s’échouer dans le port. A sa barre était Pieter Lazlo, ambassadeur de Magnus le Pieux, qui apportait le récit des évènements du Vieux Monde. Les armées du Chaos avaient passé Kislev et allaient prendre les terres des hommes. Magnus avait mené la défense de l’Empire, mais il était désespéré et implorait l’aide des Elfes. Ceux-ci savaient qu’ils pouvaient à grand-peine se passer d’un seul de leurs guerriers, mais réalisaient néanmoins que si les hommes tombaient, les armées du Chaos du Vieux Monde reviendrait en aide aux Elfes Noirs pour abattre Ulthuan.Entendant à nouveau l’appel du Destin, Teclis se porta volontaire pour assister l’Empire. Yrtle et Finreir, deux de ses anciens compagnons de la Tour Blanche, acceptèrent de se joindre à lui. Rien de plus ne pouvait être fait. Les deux frères se firent leurs tristes adieux sur les quais de Lothern, sans savoir s’ils se reverraient un jour. Teclis embarqua et Tyrion s’éloigna avec son armée. Des années allaient s’écouler avant leur prochaine rencontre.
Désormais en charge de l’ost elfique, Tyrion se montra aussi doué pour diriger que pour se battre. Une attaque par surprise mit en déroute le Chaos dans les bois aux abords de la Tour Blanche. Rejoint par un contingent de Maîtres des Épées, il poursuivit sa route vers le sud d’Avelorn pour reprendre le domaine de la Reine Éternelle. Les Elfes Noirs qui avaient été démoralisés par la défaite du Roi Sorcier y répondirent par une série d’embuscades, mais Tyrion les chassa des forêts vers les collines de Chrace.
Dans cette contrées montagneuses, les escarmouches se succédèrent les unes aux autres, mais le Roi Phénix avait accordé à Tyrion les services d’une unité de Lions Blancs et leur connaissance de leur terre natale lui fut précieuse. En l’an 2 303, exactement deux après le début de l’invasion, Tyrion et le Roi Phénix se retrouvèrent à Tor Achare, capitale de Chrace. Les Elfes avaient repris presque tout Ulthuan, mais la guerre était loin d’être achevée et les combats devaient agiter l’île pendant des décennies encore.
Dans le Vieux Monde, Teclis arriva à la cour de Magnus le Pieux où ses conseils et sa science de la magie en firent un conseiller influent. L’action des trois mages hauts Elfes changea le cours de la guerre. Ils enseignèrent quelques sorts de bataille simples aux sorciers humains en puissance qui aidèrent les armées encore importante à remporter de nombreux conflits. Ils prouvèrent même en maintes occasions leur désir de verser leur sang pour défendre les contrées humaines, Teclis et Finreir endurant de nombreuses blessures, et Yrtle tombant au champ d’honneur. Ses funérailles furent à la hauteur de la reconnaissance de tout l’Empire envers ses sauveurs. Ce fut toutefois après la guerre, quand Magnus eut définitivement repoussé l’ennemi avant d’être nommé Empereur, que Teclis accomplit son acte le plus significatif.
Magnus pria Finreir et Teclis d’enseigner aux hommes tous les secrets de la magie. Le nouvel Empereur avait pu juger de leur efficacité pour contenir le raz-de-marée du Chaos et désirait ajouter cette arme à son arsenal. Finreir fut d’abord réticent, les Elfes et les hommes s’étant affronté de par le passée, cela pouvait se reproduire. Teclis voyait plus loin et argumenta qu’en aidant les hommes à se protéger du Chaos, ils édifieraient un rempart contre les forces de la destruction. La vision de Teclis finit par prévaloir et les Collèges de Magie furent fondé. Teclis enseigna lui-même aux premiers étudiants humains et plus de vingt ans passèrent avant qu’il ne retrouve les siens. Il apprit à aimer la race des hommes et vit en elle possibilité et la menace qu’un jour, elle n’en vienne à surpasser de loin les Elfes sur le déclin.
Sources[modifier]
- Livre d'Armée des Hauts Elfes, V7
- Livre d'Armée des Elfes Noirs, V8